Chef de projet, Styliste et Visual Merchandiser, Mariane Galland collabore avec l’agence Volcan Design depuis 15 ans. Elle nous parle de son expérience sur le terrain avec Carrefour.

Le nouveau concept d’hypermarché de Carrefour à Villiers-en-Bière vient d’ouvrir, vous êtes la scénographe / merchandiser des 3^èmes hauteurs du magasin, pouvez-vous en quelques mots décrire en quoi consiste votre travail de scénographe sur cette mission ?
Mariane Galland : L’objectif des 3 ^èmes hauteurs est d’aider le client à s’orienter et à naviguer dans tout le magasin dans les secteurs de l’alimentaire, la mode, la maison, la beauté, la papeterie, le bricolage et le sport en illustrant de façon très visuelle l’univers produit concerné. Il faut raconter des histoires autour des produits de façon très impactantes et attrayantes visuellement.

Dans un hypermarché comme celui de Villiers-en-Bière, comment les scénographies en 3^ème hauteur illustrent-elles les différents univers et aident le client dans la compréhension de l’offre ?
MG : Dans une surface de vente aussi grande avec une allée principale de 450 m de long il est important que les scénographies soient visibles de loin. Le plus important est d’attirer le regard du client depuis une grande distance grâce à des produits phares, qui permettent de le guider lors son parcours dans le magasin.
À la suite de ces installations, nous avons eu des retours de la part des équipes du magasin qui ont remarqué que le choix des clients était influencé par les scénographies, certains craquaient pour des peignoirs, par exemple, car ils avaient été attiré par la mise en scène.

Chacune des différents types de scénographies ne raconte pas la même chose. Quels rôles détiennent-elles ?

MG : Nous avons mis en place différents types de scénographies, certaines sont des scénographies de navigation, où l’on met en avant les produits du linéaire par des jeux graphiques. Tandis que les scénographies de narration racontent une histoire où on associe des produits d’autres univers en faisant du cross-merchandising. Par exemple, dans le rayon des robots ménagers, on va donner l’illusion d’une cuisine avec quelques produits : un petit meuble de cuisine qui pose le décor, les torchons, les ustensiles de cuisine. Les robots seront ensuite posés en point focal. De la même manière, pour mettre en avant les accessoires de salle de bain, on va créer une salle de bain avec un rideau de douche, des serviettes de toilettes, un peignoir.
Très rapidement, il est apparu évident que selon les univers (par exemple entre le maquillage et la droguerie rangement) le volume des objets était radicalement différent, et donc que les scénographies ne pouvaient pas être organisées de la même manière. Il fallait une conscience permanente de ce paramètre pour être juste et en accord avec l’univers que l’on représentait.

Comment s’inspire ce travail et de quelle manière met-il en regard le métier de Styliste et celui de Visual Merchandiser ?
MG : Le Styliste possède un savoir-faire essentiel pour raconter des histoires produits à partir de l’offre. Le Visual Merchandiser possède quant à lui un savoir-faire essentiel dans les techniques de présentation faisant appel à des constructions visuelles afin d’attirer le regard de loin mais aussi de près. Le sens de la couleur est aussi fondamental, connaissance partagée à la fois par le Styliste et le Visual Merchandiser. Ce travail me fait beaucoup penser à celui effectué sur des vitrines, qui associe du visuel et des produits.